Des médicaments dans l'eau du robinet

D'après les résultats des tests et des analyses entrepris par les autorités sanitaires, 25% de la quantité prélevée en eau, présenterait des traces de médicaments, notamment des anxiolytiques et des antiépileptiques. Actuellement, le taux de traces de médicaments dans l'eau n'est limité par aucune législation. Aucune enquête révélant les risques sanitaires de l'existence de résidus médicamenteux dans l'eau potable n'a également été menée. Néanmoins, la DGS ou Direction Générale de la Santé, désire entreprendre une enquête pour connaître la situation actuelle. En 2009, elle a sollicité les services de l'Afssaps et l'Anses pour faire des tests et des analyses. Les résultats sont aujourd'hui disponibles et ont été rendus publics. Un total de 285 échantillons d'eau destinée à la consommation, ont été extraits sur des zones différentes. Les recherches ont été axées sur l'existence de 45 types de médicaments, notamment les antidépresseurs, les antibiotiques, les antiépileptiques, les hormones contraceptives ou les anticancéreux. Parmi eux, 19 ont été détectés sous forme de résidus dans ¼ des prélèvements. Plus de 4 différentes substances médicamenteuses ont été découvertes dans un bon nombre d'échantillons. À part la caféine, qui est l'une des substances les plus présentes dans l'eau potable, les résidus d'anxiolytiques et d'antiépileptiques sont également disponibles en quantités. Face à cette réalité, le Ministère de la Santé envisage de prendre quelques initiatives. La feuille de route émise par celui-ci propose une action de réduction et de contrôle de la mise en circulation des substances médicamenteuses. Certes, des mesures peuvent être entreprises pour organiser la gestion des déchets des centres hospitaliers. Mais, une majorité des substances médicamenteuses polluantes provient des hommes. Ces derniers rejettent entre 50% à 90 % des particules médicamenteuses ingérées, via les urines et les scelles. Or, pour limiter ces rejets liés à notre organisme, il faudrait inciter les français à réduire le recours aux médicaments. Le français, soit dit en passant, est classé parmi le top 5 des plus gros consommateurs de médicaments. Dans tous les cas, cette solution est à écarter car il sera difficile voire impossible de demander aux médecins de réduire leur prescription en médicaments. Alors le ministère se tourne vers d'autres solutions plus rationnelles. La première solution consiste à séparer le traitement des eaux d'évacuation provenant de nos toilettes. Pour que cette option soit effective, les autorités devront transformer l'ensemble du système de gestion de l'eau. Cette mesure est assez longue et très coûteuse. Plus réaliste, la seconde option consiste à faire un investissement important dans les stations d'épuration. D'ailleurs, de nombreux chercheurs et ingénieurs travaillent sur les possibilités de réalisation de cette seconde solution.