La santé mise à mal par la nuisance sonore des avions

Les réacteurs des avions produisent un son allant de 130 à 140 décibels. Les nuisances sonores causées par ce moyen de transport aérien peuvent être gênantes et sont surtout responsables de problèmes de santé, dont certains relatifs aux sens. A cause de la pollution sonore des avions, les aéroports et les zones environnantes sont le théâtre de bruits permanents. L'intensité varie selon la dimension de l'appareil et le type de moteur. Un avion de grande taille produit plus de bruit qu'un petit modèle. Le volume de chargement de l'avion peut être à l'origine de la production sonore. Plus les charges sont importantes, plus le bruit des réacteurs est énorme. La Convention internationale de Chicago est à la base d'un système de classification des appareils par niveau de pollution sonore. Depuis 1944, chaque avion doit présenter un certificat acoustique délivré en fonction du bruit des moteurs dans les conditions favorables, la date de mise en service de l'appareil et du poids maximal pendant le décollage. Le certificat se réfère à la norme OACI qui se base sur les sons produits par l'avion au moment du décollage et de l'atterrissage. La réduction de la nuisance sonore est au centre des préoccupation des responsables. L'enjeu est énorme car la solution doit apporter un plus grand confort auditif sans que cela soit fasse la part du feu à la sécurité et à la puissance de ces engins. La diminution du bruit d'avion est essentielle, vu les effets néfastes que cela engendre sur la santé. Ce problème peut être à l'origine de la perte de l'audition, de la survenue de l'asthme et de l'augmentation de la tension artérielle. Des études scientifiques ont prouvé la corrélation entre la pollution sonore des avions et l'aggravation des maladies cardiaques ainsi que l'apparition des infections cutanées. Ce type de bruit peut être responsable de l'insuffisance immunitaire chez certains sujets. Des chercheurs britanniques ont publié mi-octobre 2010 l'impact du bruit d'avion sur la perception du goût. Les compagnies ne sont pas les seules responsables de la mauvaise qualité des repas servis à bord. Ainsi, ceux qui prennent ce type de transport ont du mal à distinguer les saveurs sucrées et salées de la nourriture à cause du bruit ambiant, d'où le goût écoeurant des aliments. L'ancienne Secrétaire d'Etat à l'Environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet se penche depuis plusieurs années sur la question. Depuis fin 2007, cette femme politique se bat pour que les avions gardent une altitude de 1200m, soit 300 de plus que la réglementation en vigueur, à l'approche des pistes d'atterrissage. Le projet se fixe comme objectif de réduire la nuisance sonore dans un rayon de 15 km des aéroports. Parallèlement, le Gouvernement prévoit de doubler la taxe sur les nuisances sonores aéroportuaires afin d'isoler acoustiquement les riverains.