Vide-greniers, quand le passé anime un quartier

Chaque quartier, chaque ville organise un vide-greniers, au moins une fois l’an. L’objectif de ces rassemblements populaires toujours en vogue depuis les années 70, est d’offrir aux villages et aux hameaux l’opportunité de se faire connaître tout en générant la convivialité et la bonne ambiance. Un vide-grenier est une foire à la brocante organisée généralement dans un lieu public dans le but d’échanger et/ou de vendre des objets, des vêtements ou des mobiliers usagés. Légalement, cette manifestation de vide-greniers est définie par l’article L310-2 du Code du commerce sous l’appellation « acte de commerce soumis au régime des ventes au déballage ». On peut en déduire que les participants vendeurs sont principalement des particuliers, lesquels ne sont pas issus du cadre professionnel commercial. Suivant cette même approche, un objet sorti tout droit du fabricant et donc classé de première main ne peut pas être présenté durant un vide-greniers. Par ailleurs, suivant l’alinéa 2 dudit article, « les particuliers non inscrits au registre du commerce et des sociétés » ne peuvent participer aux vide-greniers que « deux fois l’an au plus ». Par conséquent, suite à ces dispositions légales, l’organisation d’une vente au déballage est réglementée en vue d’offrir une animation de qualité et à moindre coût à tous les quartiers. Une brocante/vide-greniers est organisée soit par des professionnels, des associations de commerçants, les collectivités locales, les comités des fêtes, soit par les associations de quartier et communales. Par ailleurs, concernant les vendeurs, on distingue 4 grandes catégories. Les participants sont principalement les habitants du quartier. Ils représentent d’ailleurs l’essence même du concept de vide-greniers, au temps où ils déballaient les trouvailles de leurs greniers sur le trottoir dans le but de gagner un peu d’argent, tout en faisant de la place dans son habitation ! Avec le temps cependant, la notion de vide-greniers s’est élargie. Ainsi, suivant la loi de modernisation de l'économie n° 2008-776 du 4 août 2008, ces particuliers vendeurs peuvent ne pas être domiciliés sur le territoire de la commune où siège la manifestation. Ensuite, avec le temps, des vendeurs « professionnels » sont entrés dans le lot des participants. Il s’agit entre autres de brocanteurs, d’antiquaires et les vendeurs ambulants. Puis, étant une manifestation populaire à part entière, il n’est pas rare de trouver sur les lieux des restaurateurs, lesquels sont des professionnels particuliers qui vendent des encas. Cela n’est d’ailleurs pas la seule exception au cadre légal régissant la brocante. En effet, on peut également y trouver des faux-particuliers, lesquels évoluent entre les particuliers vendant leurs propres affaires et les professionnels attitrés et surtout tenant un registre de vente. Quoi qu’il en soit, l’organisation d’un vide-greniers fait l’objet d’une démarche administrative relativement simple. Certes, contrairement à la brocante, il n’est pas nécessaire de s’inscrire au registre du commerce pour participer. Et pour cause, il ne faut pas perdre de vue que c’est une manifestation ouverte au public. Toutefois, il est nécessaire de faire dans les 5 à 3 mois précédant l’événement une demande d'autorisation à la Préfecture ou à la mairie en fonction de la surface de l’exposition. Ce délai permettra à l’autorité d’évaluer les avantages occasionnés pour la commune. De ce fait, elle peut décliner la demande pour motif de protection d'espaces verts, de problèmes de circulation, de stationnement, de tranquillité du quartier, et bien d’autres encore. En outre, une déclaration aux services de police ou de gendarmerie est obligatoire afin d’assurer d’une part l’ordre et d’autre part de vérifier l’absence de receleurs. Quant aux participants, ils se trouvent dans l’obligation de fournir des documents détaillés tels qu’une liste des articles mis en vente ainsi qu’une photocopie d'une pièce d'identité.