Les logiciels de traduction automatique progressent

Ces dernières années, on a pu constater un net essor des logiciels de traduction automatique. Pourtant, une dizaine d’années auparavant, on avait du mal à imaginer les avancées qui ont été faites ou la capacité des logiciels actuellement disponibles. La puissance accrue des ordinateurs, l’existence de Google et du Web, mais aussi bien évidemment le travail des linguistes commencé il y a près de 50 ans, sont à l’origine de ce succès. Actuellement, il est possible pour le particulier d’acquérir un logiciel de traduction pouvant travailler sur plusieurs dizaines de paires de langues pour moins de 100 euros. Par ailleurs, les professionnels peuvent, moyennant quelques centaines d’euros, trouver un logiciel haut de gamme capable de perfectionner sa traduction automatique en se servant dans plusieurs bases de données. Pourtant à l’heure où l’on parle, tous s’accordent à dire que le résultat est encore loin d’être parfait. Il faut toutefois reconnaître que la traduction est assez bien faite et nous permet de comprendre le sens d’un texte. En effet, concernant un domaine technique donné, les meilleurs logiciels peuvent sortir des textes qui n’ont plus besoin que d’une mise en forme. Pour dire un mot sur l’histoire de la traduction automatique, on sait que les recherches là-dessus ont commencé après la deuxième guerre mondiale. Au cours des années 1980, les recherches ont considérablement progressé, puis la diffusion du Web a fait exploser la demande en logiciels de traduction automatique, alors que seuls les services de renseignements étatiques et les militaires y avaient recours auparavant. Ainsi, au cours des années 2000, Google et Systran, un acteur déterminant dans la recherche pour la traduction automatique, ont établi et diffusé une nouvelle approche via Internet. Cependant, on s’accorde maintenant à croire qu’une poussée de la puissance informatique n’est plus indispensable pour une amélioration de l’efficacité de la traduction. Les chercheurs sont en effet confrontés à la nécessité de tenir compte du sens des phrases. Ainsi, l’intervention humaine reste encore nécessaire si l’on veut produire un document irréprochable. Pour décrire la situation, on peut penser que la traduction automatique a fait la majeure partie du chemin, mais que la suite est de loin la plus difficile. La puissance informatique brute a atteint ses limites, il faut à présent que le logiciel reconnaisse le contexte d’une phrase. Dès l’origine de la traduction automatique, cette difficulté liée à la sémantique était apparue. Et à l’époque, le rapport Alpac (Automatic Language Processing Advisory Committee) a bien montré le scepticisme des chercheurs américains sur l’avenir de tels logiciels. Mais après 30 ans de progrès, c’est l’efficacité de la méthode statistique qui a momentanément éclipsé cet aspect-là. Qui peut de nos jours prédire si les avancées des recherches à venir se feront à la même allure que les progrès exceptionnels faits durant ces dernières années ? Concrètement, par exemple, Google expérimente son nouveau « Google Translate ». C’est un outil qui a pour fonction de traduire automatiquement les e-mails reçus dans la boîte de Gmail. Ainsi l’utilisateur a le choix entre plus d’une quarantaine de langues pour traduire en un clic le contenu de son courriel. En pratique, Google Translate peut détecter automatiquement la langue des messages reçus et il suffit à l’utilisateur de choisir l’une des 41 langues disponibles. Ainsi, avec un seul clic, on peut traduire le message en le lisant, ou le réafficher dans sa langue originale. Cette nouvelle option de Gmail, comme la plupart des logiciels de traduction automatique proposés sur le Web, ne fournit pas un travail de traduction parfaite, mais au moins il permet le plus souvent de comprendre le sens du message.